Epineuses Nouvelles vol.3

Publié le par E.N.

ÉDITORIAL

Cent et quelques bananes d’augmentation des salaires et traitements présidentiels est le fruit d’une République de démocrates transformés en monarques adoubés du pouvoir absolu. 

« De l’huître, de l’huître que diable

Ils erraient à sapiner

Noëls en avalanches comme chaque année… »

Quel cadeau estimera-t-il encore nécessaire que la France lui octroie pour ses étrennes le Président Sarkozy ? Le sacrifice des précaires, des mal logés, des sans-abri ? L’accroissement irréversible du taux de suicide ou une crise climatique qui plongerait le pays en une énorme plaque de verglas ce qui, on le sait bien, relancerait d’une manière considérable le marché de l’automobile bien qu’on commence à vendre des centrales nucléaires presque tous les jours… Un séjour gratos en Égypte pharaonique au frais de son copain milliardaire Bolloré ?

Des cadeaux pour tous le monde alors ? Assurément le Président Sarkozy n’est pas prêt de mettre ce slogan sur la table de la démocratie et permettre ainsi également aux allocations des Rmistes doubler, les salaires des militaires augmenter, la paye des instituteurs s’élever à la juste valeur de leur travail, la rente des retraités se multiplier par deux et sortir nombreux d’entre eux de la mouise ; tout comme il faudrait rehausser le sort financier des cheminots, des petits employés pour tourner la page d’une année sacrifiée sur l’autel du capitalisme et en entamer une nouvelle sur la bases d’une meilleure égalité dans les rémunérations !

Plus qu’une dizaine de facultés et quelques lycées qu’on s’acharne à faire taire mais qui poursuivent leur mobilisation au sujet de la loi Pécresse prometteuse de liberté et de responsabilité (LRU) mais pompeusement décryptée comme étant synonyme de main mise capitalistique dans l’enseignement et l’éducation… Coût du sort lorsque maintenant il faut s’attendre à ce que l’instruction dépende du marché de l’uranium depuis que Sarkozy avoue avoir trouver les cinq milliards en question pour financer l’enseignement supérieur rien qu’en vendant à l’étranger trois pour cent du marché d’EDF ; a-t-il prévu aussi des licenciements en sus là-dessus ? ? Vous voyez le tableau ! Au lieu d’un engagement de l’Etat on constate une totale conversion au mode de rentabilité capitaliste avec tout ce que cela comporte comme laissés pour compte… Ce n’est pas à coups de millions que la matière grise va augmenter et si l’on vous fait encore croire que le niveau monte ce n’est pas tant de l’intellectuel qu’il s’agit mais d’un indice de marchandisation sur une échelle de servilité - toujours capitaliste elle - et d’abnégation envers un système qui désormais se confond avec une pensée unique complètement asservie à l’idéologie dominante d’un état d’épuration…

De là à engager des mesures répressives à l’égard des étudiants et lycéens contestataires comme l’administration a si bien su le faire pendant le CPE il n’y a qu’un pas alors que de contestations il s’agirait plutôt d’autres perspectives car « le savoir n’est pas une marchandise à vendre » inscrit sur des banderoles de manifestants est plus qu’une proposition mais bien une mise en garde et ce ne sont pas les pratiques déjà connues dans le Quartier Latin lors des heures noires des descentes de l’OAS qui les feront taire face à l’ogre capitaliste…

D’ailleurs à ce propos il n’empêche en rien de voir défiler des étudiants transfrontaliers (Allemands & Français) dans la capitale européenne de Strasbourg au rythme des « eins, zwei dreï, lass die Kultur frei ! » ou encore du « ah ! Anti-Anticapitalista ! » ; mais ça les technocrates de Schengen ne le comprennent pas, voués qu’ils sont à la culture rentabilisée et à l’économie de marché… Puissent ces mouvements issus d’une minorité agissante devenir un jour majorité rugissante !

 

 

Ça s’est passé aux Épines :

Jours de grève à Paris Nord

Jean-Louis Comolli en 1995, en tout ancien maoïste qui se respecte, réalisa ce documentaire certainement pas pour demander à Cécilia son point de vue sur une communauté libertaire au Brésil mais plutôt dans un souci de témoigner au plus près des salariés du plus bas de l’échelle avec toutes les qualités d’un grand réalisateur qui fut élève de la FEMIS et que l’appartenance aux Cahiers du Cinéma se justifie par son livre Jazz et engagement politique édité dans la collection Folio…

Non ! Nous sommes en décembre 1995 et les cheminots de la gare du Nord décident de poser leur siège sur les rails de politiques qui déraillent depuis les allusions d’un Balladur à propos d’un Smig jeune, sans aucune méfiance à propos des élites, stipule que (ou lance à la cantonade d’une presse caniveau) « la lutte des classes n’existe plus » ? ! ? ? ! ! !

Non ? Et pourtant ces Jours de grève à Paris Nord sorti en 2003 reste la plus grande mobilisation depuis 1968 qui va s’opposer au plan Juppé par rapport aux retraites et à la Sécu et pose au fond la question du sens du mot « réformer » dont un roi hongrois en vacances en Égypte saisi tout le sens depuis !

Onzième jour de grève à la gare du Nord et le comité qui résiste hue un « direction - provocation » avec ses cheminots compagnons de luttes plutôt qu’hommes de paille pour marquer la détermination qui les accompagne aux cris des « on va gagner » qui rejettent l’argument de la « démocratie » utilisé quand il arrange le patronat dans une situation de crise où les rapports hiérarchiques font qu’ils serrent plus de mains et seulement, et c’est tout tandis que le pouvoir des grévistes s’affirment autour de commentaires qui confirment qu’  « ils sont pris à la gorge » et qui se foutent des « médiateurs bidons » chargés de faire partir quelques trains filmés par la TV pour consolider des coups médiatiques de la direction s’estimant en droit de faire croire que la contestation se stabilise et serait en passe de disparaître… Mais l’esprit de corps est différent des intérêts corporatistes et qu’on se souvienne qu’ « en 1963 c’était beaucoup plus violent » lance un syndicaliste averti tout étonné de constater une certaine forme de pacifisme inutile…

Revenons à cet Alain Juppé qui cherche à « attendrir » pour instaurer la crainte de la division syndicale alors qu’ils se battent et revendiquent le maintient de la retraite comme en 53 mais c’est pas réussi et la question de la retraite à 50 ans ne se poserait même pas si on se base sur une échelle humaine des 57 ou 58 ans comme dans Science & Vie où bien entendu la machine humaine doit pousser ses possibles jusqu’au craquage alors que d’utilisation du temps libre il n’en est jamais question car il serait presque préférable de cultiver l’individualisme pantouflare… N’auraient-ils pas réussis à le dire que ce serait reparti pour 20 ans de chape hyper bétonnée dans des semblants d’institutions au travers d’un pseudo dialogue et quand finalement ils lancent (cheminots et dirigeants syndicaux réunis d’une même voix) « de 86 à 95 ils n’ont rien compris » on comprend encore mieux le rouages de la politique actuelle d’un roitelet qui se ressource en Égypte au bras d’une princesse usée qui n’a rien à envier à Néfertiti !

 

 

 

 

Prochainement aux Épines :

 

 

 -22 janv.: soirée de soutien à un collectif antifa allemand, débat sur les prisonniers politiques en europe.

-24 janv.: soirée de soutien aux membres d'action directe avec projection de Ni vieux, Ni traitre

-26 janv.: soirée slam.

 

 

Les Épines, 11 rue des Roses, 67100 Strasbourg

 

Ouvert les jeudi, vendredi, samedi de 18h à 24h

le dimanche de 14h à 20h

les lundi de 18h à 24h (non fumeur)

http://les-epines.over-blog.com

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

en motiveraient plus d’un bloqueur ou désoleraient toute une classe moyenne loin des engagements politiques qui conduisent aux mouvements de grève pour contester les pouvoirs absolus qui de l’épanouissement prédit conduisent inéluctablement à la précarisation en passant par la case libérale cette chape à l’éclosion des individualismes qui pour les uns se transforme en milliardaires nantis tandis que les autres se tapent l’isolement, la déchéance et le reste (suicide…) symptomatiquement significatif d’une volonté étatique et internationale d’un monde qui ne s’est jamais aussi bien vendu… :

« De l’huître, de l’huître que diable, Ils erraient à sapiner, Noëls en avalanches comme chaque année… »

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